Préambule
La presse écrite et parlée manque rarement une occasion de rapporter les excès et les failles que l’on peut observer chez les jeunes (mauvais coups, faibles performances académiques, abus de toutes sortes, victimes harcelées ou brutalisées…). Que ce soit à l’école ou ailleurs, elle aime bien jeter une lumière sensationnaliste sur leurs vies. Est-ce parce que c’est très vendeur, est-ce pour stimuler les tirages et les cotes d’écoute? Les organisations scolaires, pour éviter les retombées néfastes de la couverture de ces faits, optent presque toujours pour des solutions radicales.
Le problème, c’est que souvent, on jette le bébé avec l’eau de la baignoire. Les solutions retenues colamatent probablement la faille mais elles ont aussi des répercussions néfastes sur un ensemble d’éléments qui n’ont aucun rapport avec ces excès.
C’est le cas avec l’utilisation d’Internet et surtout, des réseaux sociaux à l’école. Pour prévenir, on verrouille tout sans prendre en considération les effets secondaires négatifs qu’engendrent de telles solutions radicales.
Si on veut que les jeunes soient capables de développer un esprit critique, qu’ils puissent évoluer de façon responsable dans le monde de la e-littératie, si on veut que les enseignants et enseignantes puissent leur donner le soutien pédagogique nécessaire à cet effet, il faut passer du comportement autoritaire à un comportement éclairé et, pour en arriver à ça, il faut cesser la censure à outrance*. Ce billet s’inscrit dans une série de quatre textes sur l’ouverture vers le Web.
Aujourd’hui : Youtube.
Un des sites souvent bloqués dans les établissements scolaires est Youtube. À certains endroits,, on avance comme prétexte que cela est trop coûteux pour la bande passante. Ailleurs, on voit cet espace numérique comme une menace pour les élèves. J’aimerais vous proposer un regard positif et constructif sur ce service Web pour contrer la perception qu’il s’agit d’un lieu de perte de temps voire même de perdition…
Voici deux bonnes raisons pour donner accès à Youtube à l’école.
Le développement personnel de l’élève
Si certains jeunes filment et déposent les excès de leur bal de finissants, d’autres, en contrepartie, s’empressent de déposer les productions dont ils sont fiers comme on peut le voir ici :
Grayson Chance est un jeune américain qui avait 11 ans lorsqu’il a déposé ce clip vidéo sur Youtube. Son talent lui a valu une certaine notoriété avec près de 38 millions de visiteurs.
Un exemple extrême me direz-vous? Tout le monde n’a pas ce talent, j’en conviens. Mais, pourquoi ne pas rendre démocratique ce genre de visibilité valorisante?
On parle beaucoup de motivation scolaire et de persévérance scolaire mais que fait-on pour réellement pour changer la donne? Faire des activités à l’école qui ne sortent jamais des quatre murs de la classe, c’est très peu mobilisateur pour les jeunes. Je crois personnellement que c’est contre-productif. Par contre, donner à un jeune la chance de se voir diffusé sous une lumière positive est un incitatif puissant pour se dépasser, se montrer à son meilleur. C’est une excellente façon de développer l’estime de soi, de garder motivation, persévérance et regard critique… un exemple ici :
Des élèves d’une école de la région métropolitaine de Montréal ont déposé une bande annonce d’un film qu’ils ont produit à la suite d’un jeu d’aventure en classe. Voici une preuve qui détruit le mythe que les jeunes ne font pas que «tout et n’importe quoi» quand ils déposent des productions sur le Web. Il ne s’agit ici que d’un seul exemple parmi tant d’autres.
Le développement professionnel de l’enseignant
En lien avec la compétence professionnelle 8 (p. 151), permettre à l’enseignant non seulement de trouver de l’information mais aussi d’avoir accès à des espaces de réflexion en prenant connaissance de réflexions riches et stimulantes… un exemple ici :
Une allocution faite par Sir Ken Robinson en 2006, lors d’un Ted Talk : Do schools kill creativity?
un autre exemple ici :