Good people on both sides? Really?

«Nantel ne fait que renforcer les préjugés les plus tenaces et les idées les plus laides qui circulent dans notre société. L’humour n’a pas à devenir un autre rempart de la violence sexiste.»
Alice Paquet


Ce matin, sur ma page Facebook, j’ai reçu le commentaire suivant après avoir affiché le message d’Alice Paquet à Guy Natel.

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André, pour être honnête intellectuellement, je pense qu’il faudrait aussi republier la réponse de Nantel, pas seulement le post de Paquet.

Alors, voici ma réponse à ce contact Facebook :
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Pour toute personne ayant besoin de trouver ce que monsieur Nantel a pu dire ou faire, je propose de taper http://www.google.ca dans leur fureteur puis d’écrire Guy Nantel dans le champ de recherche. Il sera ainsi possible de trouver tout ce qui a pu être dit ou écrit sur sa tentative de justifier ses propos.

Pour ma part, ce que je publie sur ma page est un choix assumé et ce choix ne regarde que moi.

Il m’arrive parfois de publier des points de vue divergents.

Ainsi, au cours des dernières semaines, j’ai partagé les programmes des deux partis politiques de ma ville en prévision des élections municipales de demain. Je partage aussi parfois les bons coups venant d’Ottawa même si je ne suis plus un fédéraliste depuis le lac Meech.

Par contre, je ne publierai jamais les propos de ceux qui agressent les faibles ou les affaiblis, que ceux-ci soient des vedettes, des humoristes, des politiciens ou de simples quidams qui se font du capital sur le dos de la victime.

Que voulez-vous, je trouve intolérable de donner une vitrine à ceux qui «en rajoutent».

Quand j’avais 8 ans, à cause de mon ichtyose, je me faisais traiter régulièrement de «peau de crapeau» par Michel Lupien.

Je n’aurais pas voulu donner une vitrine pour s’exprimer à ceux qui l’encourageaient en riant de mon infirmité. Ça aurait été de l’acharnement sur ma blessure. Même si cet exemple ne se compare pas aux douleurs qu’a pu subir le petit Jérémy avec l’humour douteux de Mike Ward, qu’on se le tienne pour dit, #JeSuisJérémyGabriel.

Quand j’avais 10 ans, je me faisais traiter de «fif» par Jean-Pierre Cinq-Mars et sa gang de chums.

Je ne publierais pas les lettres d’explications de ceux qui riaient lorsqu’il m’avait fichu un coup de poing sur la gueule pendant la récréation et qui avaient senti le besoin d’en rajouter en me traitant de «maudit choucou du prof». Cet exemple est infiniment moins grave que ce qui arrive aux hommes et aux femmes et aux enfants qui se font agresser physiquement par des êtres qui se croient tout permis. Les victimes d’agression n’ont pas besoin de se faire agresser une 2e  fois psychologiquement par ceux qui «en rajoutent». C’est pour cette raison que #JeSuisAussiAlicePaquet.

Je crois que ça en dit long sur ce que peuvent subir des victimes quand, plus de 50 ans après ces traumatismes d’enfance, je me souviens encore des noms de mes agresseurs. Pourtant, ce que j’ai vécu était mince par rapport à ceux et à celles qui se font agresser solide une première fois par un prédateur puis qui se font agresser à nouveau publiquement une deuxième fois sous le prétexte de l’humour.

À la suite de l’assassinat tragique d’une jeune femme à Charlottesville, le président des États-Unis a dit : « You also had some very fine people on both sides ».

Je répondrais au président américain que, peu importe qui est la victime et qui est l’agresseur, il n’y a jamais de personnes gentilles qui se rangent du côté du criminel.

Tous ces agresseurs, qu’ils se prénomment Donald, Harvey, Kevin, Bill, Roman, Claude, Gilbert, Éric ou qu’il s’agisse de n’importe quel quidam qui a besoin de contrôler un autre humain avec son pénis, avec ses poings, avec son gun ou avec son char, aucune de ces personnes n’a pas le droit à un espace pour s’expliquer sur le pourquoi de ses agissements.

Il en va de même pour ceux qui «en rajoutent» sous le prétexte de vouloir faire rire. C’est pas drôle, c’est juste pas drôle et ça ne sera jamais drôle.

Je ne donnai jamais de visibilité à ce qu’ils ont à dire pour se justifier car si je faisais ça, c’est là que je manquerais d’intégrité intellectuelle.

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