Pierre Foglia a fait une sortie contre la Réforme.
Le gros problème avec l’article qu’il a publié hier dans la Presse, Le savoir-faire, c’est qu’il est réducteur.
Dans un premier temps, Foglia ne se donne pas la peine d’établir une distinction entre apprendre à perdre et apprendre qu’on a des limites.
Il sous-entend ainsi que les enseignants et enseignantes qui appliquent la réforme cacheront à leurs élèves qu’ils ont des limites alors que ce qu’ils leur proposent, c’est plutôt de ne plus les réduire à celles-ci. Ce qu’ils leur proposent, c’est de les aider à découvrir que ces limites peuvent être repoussées tout en les guidant afin qu’ils parviennent à découvrir et à actualiser leur potentiel pour leur permettre de découvrir en quoi il peuvent être des gagnants !
Un telle approche évite à l’élève de développer la conviction que, quoiqu’il fasse, il sera toujours un « looser ».
D’autre part, lorsqu’il parle des tables de multiplication, monsieur Foglia fait une constat qui n’est pas fondé. Le Renouveau ne fait à nulle part la promotion de l’abandon des connaissances de base (oui, il est important de connaitre ses tables !) mais, au contraire d’une approche plus traditionnelle, le renouveau encourage les élèves à réinvestir ce qu’ils ont mémorisés.
Enfin, je tiens à remercier monsieur Foglia pour l’’exemple des billes qui m’a permis de comprendre l’essentiel du Renouveau pédagogique. Je dois aussi vous dire que je sais depuis plusieurs années que toutes les Anglaises sont rousses. Je le sais car un marin que je connais en a vu UNE par un trou dans la clôture du port où il était descendu. (sic !)
J’ai très hâte que les journalistes, les chroniqueurs et les animateurs de radio se documentent avant de dire n’importe quoi sur le Renouveau. J’ai hâte aussi qu’ils cessent de placer les tirages et les cotes d’écoute au-dessus de tout.
En attendant, peut-être que Pierre Foglia pourrait aller à la Boîte Noire et louer le film d’André Melançon, Les vrais perdants ça pourrait le faire réfléchir sur le sens du mot perdre !
Les circonstances de la vie feront qu’il y aura toujours des perdants. Le monde de l’éducation ne devrait pas en fabriquer encore plus.